APPRENDRE A APPRENDRE
(essai de tutoriel pour l'apprenant et l'enseigneur)
 
 
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Selon l'auteur de ce qui suit, le métier d'enseignant consiste à accompagner l'élève à se construire un arsenal théorique qui permet la compréhension.

Tenir compte de la réalité de l'enseignement impose une réflexion sur l'apprentissage.
 
"A l'école, on apprend des choses..." :
*tout parent a tenu ces propos à son enfant,
*tout enfant a tenu ces propos à ses parents...
Mais il faut se poser la question d'un apprentissage insuffisamment contenant ou étayant.

Pour apprendre, l'élève doit régler de multiples conflits entre l'individu et le milieu extérieur.
Pour apprendre aux élèves, l'enseignant doit cerner les tenants et aboutissants de ce processus à la fois intellectuel, social, psychologique et environnemental.
Mettons-nous d'accord :
*un individu qui construit son savoir doit être défini comme un apprenant.
*un individu qui accompagne la construction de savoirs doit être défini comme un appreneur (enseigneur peut être accepté)

Apprendre se scinde en deux principales parties:
          -apprendre aux autres
          -apprendre soi-même
 
Nous nous proposons de démontrer que l'enseignant doit devenir enseigneur, appreneur et facilitateur de la construction de savoirs.
La seule manière d'apprendre aux autres c'est,
non pas d'avoir appris
mais
d'avoir vécu
des situations d'apprentissages.

Nous nous retrouvons là aux limites du discours tenu par les pédo-psychiatres (en ce qui concerne les enfants) : on ne construit pas du savoir (ou si peu) mais des capacités à construire du sens, des connaissances que l'on hiérarchise.
Toute expérience est génératrice de connaissances.
Pour que l'enseignant devienne appreneur il va devoir accepter de se mettre en danger, en déséquilibre...

Ne souriez pas mais c'est là que le bât blesse:peu d'enseignants dépassent l'acceptation intellectuelle de principe pour vivre la situation porteuse d'instabilité.

Ne serait-ce que dans les stages de formation continu(é)e ou les conférences pédagogiques "actives" qui n'a pas constaté que de nombreux collègues (et soi-même à l'occasion) refusent sous de faux prétextes de participer à une situation de jeu, une chanson, un mime, un jeu de collaboration, une confrontation ludique, un duel scénique, une épreuve sportive, un contexte graphique ou pictural, une danse, un jeu de rôles, etc, etc, etc...???

Accepter de ne pas avoir de repères..
Accepter de ne pas avoir de contrôle...
Accepter de répondre à la sollicitation "dangereuse" devrait être à la portée de professionnels qui prétendent enseigner en mettant en place pour les élèves une longue suite d'expériences plus ou moins confortables et/ou conflictuelles...
Il faut avouer que souvent les situations de jeu sont infantilisantes et proposées par des personnes souvent mal à l'aise dans leurs baskets...

Mais l'échappatoire est trop facile...
Prenons un peu de recul et regardons nous...
Tout au long de l'année on s'efforce de mettre en place des situations car nous sommes convaincus que l'expérience est génératrice de sens et quand nous devons nous impliquer dans un vécu nous freinons des quatre fers comme si nos connaissances passées et certifiées nous dispensaient de toute incursion dans le non-connu!!!
Perdre des acquis...
Régresser  (par rapport à un seuil théorique)...
Connaître et devoir affronter d'éventuelles angoisses...
Faire face à l'inconnu, au non-connu, à l'improbable...
Se positionner par rapport à un savoir en construction...
Accepter l'humilité d'une connaissance en attente...

Ce sont les enjeux majeurs de l'acceptation d'être actif et de vivre la situation pour ce qu'elle est ou ce qu'elle représente. On peut toutefois se retrancher dans une conduite d'opposition à l'apprentissage mais il faudra l'accepter de l'élève qui agira à l'identique dans quelques temps!!!
 Une fois dans l'action, on réalise que l'on peut faire des choses avec son corps, sa voix, son imaginaire.
A partir du moment où l'on a accepté de s'éloigner du contrôle on s'abandonne au Maître de Cérémonie.
On souffre dans ce savoir en construction, on s'inflige l'illumination qu'il existe une différence des savoirs et des savoirs dissociés les uns des autres mais qui se complètent.
La reconnaissance de la différence des savoirs devient alors constructrice.
Le savoir nouveau, le vécu récent est apprécié.
Le savoir ancien est plus stable.
Le savoir à venir est espéré et convoité, on espère apprendre un peu plus et de manière différente : l'effort consenti a scellé un apprentissage récompensé sous la forme d'un savoir formateur.
 
 On ne fait plus alors partie de ces gens, de ces professionnels qui n'ont que des réponses... Ces gens "structurés" fonctionnent à vide sans d'autre autonomie que les exigences qu'ils imposent à leurs élèves...
Mais ils n'apportent pas aux élèves ce qu'ils attendent
 
 La seule manière d'apprendre aux autres c'est,
non pas d'avoir appris
mais
d'avoir vécu
des situations d'apprentissages.
 
 Ainsi il faut se forcer à vivre des situations d'apprentissages difficiles.

Se sentir déficient moteur au cours d'une initiation par exemple au karaté, au kendo ou à un autre sport individuel est riche en enseignements et porteur de progrès.
Initiation qui se doit de durer plusieurs semaines au minimum, plusieurs mois dans l'idéal, plusieurs années dans l'absolu, plusieurs vies dans l'intemporel...

Un sport collectif est possible mais certains paramètres peuvent fausser l'effet escompté.
Même une activité de bricolage qui nous fait vivre une situation de découverte active est possible. En électricité la sanction est trop dangereuse ou onéreuse donc il vaut mieux se lancer dans le ciment, le plâtre, le placo-plâtre, la menuiserie ou la plomberie en extérieur...
Toute activité manuelle où on va être confronté à nos propres démons est envisageable.

Toute situation d'apprentissage est propice à la compréhension des apprentissages.
L'enseigneur n'envisage alors la situation d'apprentissage qu'avec l'humilité qu'il s'impose face à l'apprenant:la situation d'apprentissage est anecdotique mais l'élève se construit un savoir en devenir.
Il faudra toutefois se méfier des interdits fondamentaux que représentent:
*le plagiat
*la copie
*les intégrismes
*l'appropriation sans citation

Le raisonnement que l'on développe alors devient autonome et crée un champ propre d'investigation qui se hiérarchise, se complète et évolue en se coupant progessivement de ses sources et de ses références.
Ces lignes elles mêmes sont très certainement l'appropriation de références ingurgitées et digérées par un cheminement intellectuel sinueux : la reconnaissance de la différence des savoirs s'auto-alimente par le biais du vécu et du ressenti.

 
Vivre des situations d'apprentissages nous en apprend plus sur comment apprendre aux autres que certains livres célébrés par nos entourages professionnels.
Nous avons beaucoup à apprendre aux autres en apprenant nous-mêmes...

Il y a trop souvent plus de pédagogie dans le discours d'un psychologue que de psychologie dans le discours d'un pédagogue.

Rapprochons-nous du monde de la Jeunesse et des Sports qui respecte (sauf dans la compétition à outrance) plus l'enfant en oubliant l'élève.
BON COURAGE A TOUS ! ! !









 



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